Qu’est-ce que le concept amae et la théorie de l’attachement ?

Publié le 11 May 2021 Par Amaia

C’est lors de son expérience au États-Unis que l’auteur se rend compte que les occidentaux ne semblent pas être aussi sensibles à ce besoin de dépendance affective.

Amae « indique tout d’abord un sentiment agréable d’intimité, et ensuite le désir même d’éprouver un tel sentiment (1) », mais c’est bien plus que cela.

« Amae évoque le doux et le sucré, les bruits du nourrisson qui veut téter, les murmures de bien-être du bébé qui s’assoupit bienheureux dans la chaleur de bras aimants. L’amae désigne ainsi cet état de contentement dans la dépendance infantile, le plaisir d’être pris en charge, pouponné tendrement… (2) »

Ce concept met en avant le côté positif et nécessaire de certains comportements de dépendances. Doi Takano, dans son livre traduit en français « Le jeu de l’indulgence » apporte donc un point de vue différent sur cette dépendance affective.

« La dépendance a une connotation négative dans les pays occidentaux, alors que dans la culture japonaise elle peut être vue comme positive. La dépendance est en effet associée, dans la culture japonaise, à la solidarité et la compréhension de l’autre ; une grande importance est donnée à l’harmonie, que ce soit dans l’art ou dans les relations interpersonnelles (3) »

En effet, nos cultures occidentales nous poussent à être indépendants et valorisent cette indépendance. Alors qu’au Japon, les gens sont très sensibles à ce sentiment, l’ont accepté et l’intègrent dans leur quotidien.

Il n’existe pas de concept équivalent en occident, mais celui que nous connaissons mieux et qui s’en rapproche le plus est celui de la théorie de l’attachement mis en lumière par John Bowlby.

Ce sont par les pleurs que le bébé va manifester ses besoins. La figure d’attachement sera la plus à même de pouvoir y répondre et va pouvoir ainsi apaiser l’enfant plus facilement.

La mère est souvent la figure d’attachement puisque plus souvent présente dans les premiers temps de vie du bébé mais il est aussi possible qu’il s’agisse d’une autre personne.

« Cette figure d’attachement deviendra une base de sécurité pour l’enfant vers laquelle il pourra se retourner en cas de besoin, ce qui lui permettra ensuite, d’explorer le monde (4) ».

Dans la culture française, certaines personnes vont voir d’un mauvais œil le fait qu’un bébé soit allaité plus de 3 mois. Et c’est bien cette dépendance qu’on juge. Le fait que le bébé soit dépendant de sa mère.

Pourquoi le concept amae a résonné en moi ?

Cela peut paraitre bête mais pour la première fois, j’ai vu d’un autre œil la dépendance affective.

Depuis ma tendre enfance, on m’a rabâché sans cesse qu’il fallait que je sois autonome et indépendante.

Sauf que lorsque je suis devenue mère, j’ai commencé à douter. Mon bébé avait énormément besoin de ses parents et je me suis rendue compte que nous étions les seuls à pouvoir le réconforter.

La grossesse n’avait pas été une période agréable pour moi et l’accouchement est encore un souvenir douloureux. L’allaitement est alors apparu comme un remède, comme pour nous « réparer ».

Je sentais que lorsque mon bébé était contre moi, nous étions dans une bulle. Une bulle qui nous rechargeait, comme si rien ne pouvait nous atteindre.

La découverte du concept amae a été pour moi un soulagement ! La dépendance affective, pouvait être positive et favoriser l’équilibre de l’enfant. Et c’est ce que je ressentais au plus profond de moi, sans savoir l’expliquer.

J’ai pu continuer mon allaitement plus sereinement, guidée par mon ressenti. Mon allaitement continuera jusqu’à ce que j’en décide autrement, peu importe ce qu’en pensent les autres.