Quand on se lance dans la belle aventure de l'allaitement maternel, nombreux sont les tabous, les injonctions ou encore les questionnements. Aussi, il est bon de reprendre confiance en soi et d'avoir un bon accompagnement, même avant la mise en place de l'allaitement, pour faire de cette étape de vie un moment agréable et plein d'amour. Amaia, fondatrice d'Amaë et Nathalie, qui tient le compte instagram @en_pleine_confiance, conseillère en lactation certifiée IBCLC, Doula mais aussi sage-femme, évoquent dans ce live de nombreux sujets pour vous apporter le maximum de clé pour un allaitement maternel épanouissant et respecté.

 

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L'allaitement maternel, j'y vais ou pas ?

Beaucoup de facteurs vont influencer la décision d'allaiter ou non. Pratique répandue autour de nous ou au contraire très peu utilisé, peur de mal faire ou de la douleur, praticité du biberon ou au contraire de donner le sein, retour au travail et situation professionnelle. Comment est influencée notre envie d'allaiter ?

 

1/ De la théorie à la pratique pour l'allaitement maternel

Souvent, "l'allaitement maternel est enseigné d'une façon très théorique", rappelle Nathalie, comme pendant les cours de préparation à l'accouchement. "Mais c'est bien plus que de la théorie, cela vient beaucoup du corps, de la connexion, et de l'observation". La confiance s'acquiert réellement quand l'allaitement maternel est fluide. Il est donc rassurant et instructif de suivre des cours de préparation à l'allaitement avant l'arrivée de bébé. D'ailleurs, il ne faut pas hésitez pas, si vous avez la moindre question lors de la mise en place de l'allaitement, à en parler et consulter une conseillère en lactation. Petite astuce, prévoyez en amont le téléphone d'une conseillère en lactation de votre région. Très pratique si vous avez besoin d'un coup de pouce rapide et sans stress.

 

2/ Une pratique à la fois innée et acquise

En moyenne, le choix d'allaiter ou non est fait en moyenne à l'âge de 8 ans. C'est environ à cet âge que cette envie est déjà ancré en nous ou non. Evidemment, cet ancrage peut toujours évoluer au fil du temps, malgré ce chemin qui commence dans l'enfance. L'allaitement est aussi quelque chose qui s'apprend en observant. Être entourée de femmes allaitantes va donc souvent favoriser cette propension à allaiter à son tour. Il y a ainsi à la fois une part d'inné et d'acquis. "La France reste, cependant, l'un des pays où on allaite le moins en Europe" soulève Amaia. Certainement des reliquats des nourrices d'antan, beaucoup utilisée dans notre pays, avec un recourt à l'allaitement maternel qui était très rare. La culture de l'allaitement s'est donc beaucoup perdue, aussi bercé par le marketing des laits en poudre et le congé maternité trop court. Conséquence : la confiance collective en l'allaitement a donc été impactée.

 

Autour de moi, j'ai toujours été confronté à l'allaitement. Ma mère, mes amies ou encore mes cousines. Cela me semblait donc normal d'essayer à mon tour. Je me suis même mis une pression démesurée pour y arriver. Heureusement, j'ai bien été accompagnée par la sage-femme avec qui j'ai fait la préparation à l'accouchement. Elle m'a donné quelques conseils pratiques une fois de retour chez moi avec bébé et j'ai vécu un allaitement au top. - Anna, 34 ans.

 

Les idées reçues sur l'allaitement maternel

Beaucoup d'injonctions négatives et d'idées reçues circulent autour de l'allaitement : "Est-ce que je vais produire assez de lait ? Est-ce que mon bébé ne va pas avoir faim ? Est-ce que mon lait est assez nourrissant ? Mon bébé allaité va t'il être un bon dormeur". Mais comme le rappelle Nathalie, tous les bébés sont différents et "même si la base de la physiologie de la lactation est la même chez toutes les femmes, cela ne veut pas dire que tous les bébés vont téter exactement de la même manière."

On retrouve fréquemment 4 grandes idées reçues sur l'allaitement :

 

1/ Il ne faut donner qu'un sein à chaque tétée

Et noter sur une application ou un bout de papier celui qui est disponible pour la prochaine ! Mais attention, on donne les 2 côtés pendant le colostrum. Bref, un vrai casse-tête qui vous prendra plus de temps que de simplement profiter avec bébé. Seulement, bébé peut aussi tout simplement s'auto-réguler. Sur les 10 premiers jours de vie, la taille de son estomac va passer de la taille d'une bille à celle d'un oeuf. Ils vont donc davantage manger, et certains seront satisfaits avec un seul sein. Pour d'autres, il leur faudra un complément, directement disponible dans l'autre sein. Alors il ne faut pas se priver si bébé a besoin des 2 seins, et cela peut d'ailleurs soulager un peu la pression du deuxième sein avant la prochaine tétée. L'essentiel est donc d'affiner l'observation des besoins de votre bébé.

 

2/ Accéder au "gras du lait" de tétée

Cette idée reçue consiste à faire téter bébé l'intégralité des réserves du sein, pour accéder au "gras du lait"en fin de celle-ci. Cependant, difficile de savoir quand ce moment est atteint, et cela peut même être préjudiciable pour la maman, si la tétée est vraiment trop longue et ainsi causer des crevasses. Selon Nathalie, "tout le lait consommé avant est aussi nourrissant et riche en graisse". Il n'y a donc pas de pression à avoir à ce stade. Pour que bébé prenne bien du poids, il faut donc avant tout qu'il consomme une quantité suffisante de lait. Et même si cela revient à lui faire alterner les deux seins (et même plusieurs fois) pendant une même tétée.

 

3/ Il faut allaiter toutes les 2,5h minimum

Il faut savoir qu'un bébé tête en moyenne 8 à 12 fois sur 24h. Mais cela dépend de beaucoup de facteurs cette fois encore. Combien de temps bébé va t-il téter à chaque fois ? S'est-il endormi pendant la tétée ? Quel est son poids de base ? Quoiqu'il en soit, un bébé a besoin de téter de nombreuses fois. L'allaitement à la demande reste donc la façon de procéder la plus légère, la moins stressante et la plus proche des besoins de bébé. Votre bébé n'aura pas forcément besoin de téter autant en hiver qu'en été, en période de canicule. En effet, bébé aura besoin de s'hydrater davantage. Dernier point, si on espace trop les tétées, d'une manière contre-physiologique, alors le sein sera peu drainé et la lactation en sera freinée.

Quand j'étais à la maternité, on venait me demander si bébé avait bien tété récemment. Sinon, on me demandait de le réveiller alors qu'il dormait comme un loir et qu'il avait un bon poids. J'ai perdu en confiance, de peur de mal faire, et je me suis mise à réveiller bébé et le déranger. Et je regrette. - Marie, 35 ans

 

4/ Il faut que la tétée dure 10 minutes minimum

Encore une fois, une idée reçue pour Nathalie. La taille de l'estomac d'un nouveau-né, rappelons-le, fait la taille d'une bille. Aussi, un bébé qui tète bien sera repu plus rapidement qu'un bébé qui tète plus doucement. Focalisez-vous davantage sur la bonne déglutition, sur la position de votre bébé, et sur ses selles et ses urines. Peu importe si vous rentrez ou non dans les cases qu'on vous impose dans les livres ou à la maternité, l'observation de votre bébé sera bien plus fiable. De nombreux biberons sont souvent proposés en complément dès la maternité afin que la courbe de poids reste "idéale" selon les statistiques médicales. Une pression supplémentaire dont il faut s'affranchir, si bébé est en pleine santé.

 

 

Il manque encore beaucoup de formation à l'allaitement en France et nous vous conseillons ainsi de vous faire accompagner par des professionnel.le.s de l'allaitement - sage-femmes spécialisées, conseillère en lactation,...- en amont de votre accouchement pour partir armée et confiante en vous, en vos capacités et en votre bébé. Et n'hésitez pas aussi à échanger avec vos proches qui ont allaité qui ont aimé cela et qui auront surement de très bons conseils bienveillants. Enfin, le papa reste un allié de choix pour vous accompagner dans l'allaitement, vous encourager, vous soulager. Ce dernier aura un réel rôle à vous apporter.